lundi 7 janvier 2008

Novembre 2007 : La tournée dans les monts du lyonnais



Une bien belle journée pour cette première tournée du Journal de Grosse Patate !
Avec notre camion nous avons pris la route des monts du lyonnais, et près de 1500 petites têtes agées de 6 à 10 ans ont partagées les aventures de Grosse Patate et des ses amis Rémi et Rosemarie.
Chaque jour une voire deux nouvelles salles, dans lesquelles nous installions notre décor et notre matos son, un vrai moment de bonheur et d'échange et puis une belle rencontre avec notre régisseur, j'ai nommé Ben, qui tout le long de ce périple a partagé notre contentement.
Et puis n'oublions pas de mentionner la présence de Luc en titre de photographe, qui nous a fait un grand plaisir en immortalisant le spectacle !


Alors un grand merci à Luc, Ben mais aussi à Henri qui nous a permis de diffuser le journal, et puis encore à Marité pour ses bons petits plats cuisinés avec amour et aussi à Marie pour le cours de poterie et puis surtout à tous ces enfants dont les éclats de rire et l'écoute ont ponctués nos journées de bonheur !





Regardez vite ce diaporama:
c'est une surprise qu'une classe nous a faite et qui nous a beaucoup touchée .
Un grand merci les enfants !

Ecole de Sainte Foy l'Argentière (élèves du cycle 3)

TEXTE ECRIT PAR LA COMEDIENNE
" Petite j'avais des rondeurs que les autres, petits et grands, ne manquaient pas de souligner. Aimer manger n'est pourtant pas un mal. Certains parents pestent pour faire avaler quelques bouchées à leurs enfants, chez moi ce cas de figure ne se présentait pas.
- Maman je peux en reprendre ?
- Non trois fois c'est trop.
Je me souviens chez le pédiatre . Légère surchage pondérale.
- Ca veut dire quoi maman ?
- Tu dois te servir une fois. Bien. Mais une seule
fois.
Comme c'est dur. Et la satiété dans tout ça . Se servir une fois. Ca laisse un goût de pas assez ou
de reviens-y .
Moi j'ai encore faim.
Faim ou envie ? Plaisir ou gourmandise ?
Je m'en fiche moi d'être ronde. Non ce n'est pas vrai .
A la piscine, non .... Mais devant mon assiette.
C'est quoi la minceur dans une tête d'enfant ?
La différence avec les autres.
Il y en a qui mangent tout autant que moi et pourtant ils n'ont pas le même gros ventre, les mêmes joues potelées.
Et eux ils courent tellement plus. Tellement plus vite.
A la cantine moi les épinards je les aimais .
Et j'aimais ceux de mes copines.
En cela je me retrouve dans grosse patate dans mon rapport aux autres, à la nourriture et aussi à
mon corps.
Le sentiment de honte, de gêne je l'ai eu et souvent.
Mais pourquoi se priver des choses que l'on aime ?
Parce que les autres nous regardent de leur regard lourd d'à prioris, de jugements.
Parce que le sourire qui s'affiche sur leurs lèvres est moqueur.
Grossette, Boulette, ces petits noms doux et insurmontables, encaissés au fil des années, acceptés, emmagasinés et pourtant pas digéres.
Mange on ne sait pas ce qui te mangera dit ma grand-mère.
Je dis merde. Merde aux préjugés. Je ne suis pas un stéréotype, je suis moi, je suis ronde et je suis comme tout le monde .
Quelqu'un. Quelqu'un qui veut être quelqu'un d'autre. Parce que si j'étais maigre, je voudrais autre chose.
Sans doute ce corps que je suis là , maintenant.
Alors merde et bon appétit !
Grosse patate c'est donc moi un petit peu.
Quelle importance ça a de dire ce texte ?
Apprendre aux uns et aux autres une certaine tolérance. Nous sommes actuellement dans une
époque où il est difficile d'assumer son corps.
On nous balance des modèles sans cesse dans les magasines à la télévision, des corps sveltes,
musclés, parfaits, avec 0% de matières grasses, allégés diététiques.
Et sur ma route je croise quinze panneaux intitulés "Quick" ou "Mac Do".
Nos enfants deviennent gros.
N'est-ce pas de la provoction finalement.
Avant on mangeait , maintenant on mal-bouffe.
Avec Grosse Patate, j'ai envie de dire qu'il peut être doux de manger, j'ai envie d'ouvrir les appétits aux plaisirs, aux saveurs et à la crème fraiche.
STOP aux "Pringles", aux cheeseburger, et à "Häagen-Dazs".
Aujourd'hui c'est portes ouvertes au gratin dauphinois au poulet rôti au jus d'orange frais et à la tarte tatin.
Mangeons et mangeons bien.
Pourquoi ouvrir des boites ?
Il y a le marché samedi matin.
Ouvrons la consience des enfants aux bonnes choses, à la vie, parce que manger c'est donner la vie à notre corps.
Finalement on regarde les corps les différences de ces corps entre ces corps on les qualifie de gros gras mince maigre rond cadavérique et quoi ?
On se contente de les regarder et on oublie de les ressentir.
Si celui là est gros peut-être qu'il n'a pas été écouté peut-être que si on écoutait ses besoins, il ne
serait pas gros peut-être que si on le regardait sans le juger il ne serait pas gros.
Et si tout ça n'était qu'une question d'estime.
Estime de soi.
Et ceci renvoie à la prise de conscience de qu'est-ce que manger? boire? respirer ? courir? écouter? sentir? toucher?
S'éveiller.
Eveiller le corps au monde, à la nature, aux autres.
Et nous en revenons à l'idée de tolérance.
Parce que si chacun prend un tout petit peu attention à tout cela on se regarderait différemment et on trouverait les différences très belles.
Chacun est unique et être unique c'est merveilleux .
Ca fait de chacun un être authentique.
Chaque entité peut apprendre aux autres et partager ses qualités.
On a le droit d'être une grosse patate et on a le droit d'être un clou pointu.
L'important c'est de se sentir bien et en vie."

Ingrid Wauthy

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